Dans un dossier inédit du quotidien Le Parisien, consacré aux artistes de la nouvelle génération, Jain, Lomepal, Bigflo et Oli expriment leur besoin de faire une pause dans leur carrière. Ils confient ne plus pouvoir supporter le rythme infernal des tournées et la pression constante de devoir enchainer les albums pour maintenir la célébrité.
« J’étais rincée et j’ai préféré m’arrêter que faire un mauvais Bercy »
La jeune génération musicale rencontre beaucoup de succès, mais confie sa difficulté à le gérer. Dans un dossier du quotidien Le Parisien, Jain, Lomepal, Bigflo et Oli expriment leur envie de marquer une pause car essorés par de longs mois de promotions et de concerts ou par les nombreux albums pour soutenir la notoriété. « Après quatre ans de tournées non-stop, je n’avais plus grand-chose à donner sur scène », confie Jain, 27 ans, dans les colonnes du Parisien. « J’étais rincée et j’ai préféré m’arrêter que faire un mauvais Bercy. En quatre ans, j’ai sorti deux albums et fait 320 concerts dans 16 pays… et j’ai eu un mois de vacances! Là, je suis allée au Cap Vert. Ça fait du bien de vivre normalement, sans courir partout, et d’expérimenter sans pression », ajoute-t-elle.
Lomepal a contacté une psy pour ne pas péter les plombs
Même son de cloche du côté de Lomepal, 28 ans, qui éprouve le besoin de rompre les amarres. « Je veux tout couper, je veux fuir l’industrie, le système. Physiquement, je sens qu’il faut faire un break, mais c’est surtout la pression et le stress… Je n’ai pas envie de développer des maladies, indique-t-il. Je n’ai plus envie de faire de la musique, il y a même des collaborations envisagées que j’ai déclinées. Parce que je sais que je ferais un truc nul ». Il avoue même avoir « contacté une psy pour ne pas péter les plombs ». Lomepal compte s’arrêter après le dernier concert de sa tournée, le 5 décembre, après avoir vendu 400 000 albums en deux ans.
Bigflo et Oli veulent enfin pouvoir faire un arrêt sur image
À seulement 23 et 26 ans, les rappeurs Bigflo et Oli ont eux aussi déjà envie de marquer une pause afin d’expurger la pression. « Ce n’est ni notre entourage, ni notre maison de disques ni notre tourneur qui nous la mettent. Le problème, c’est cette espèce de rythme, grisant et motivant mais épuisant, qu’on a établi entre nous, les artistes et la nouvelle scène. Les albums sont passés d’un tous les 3 ans à un tous les ans. Ça nous a permis d’atteindre des niveaux qu’on n’aurait jamais pensé atteindre […] Même couper 3 jours le téléphone, c’est difficile. La pression d’Internet et des réseaux est devenue si forte, avec de plus en plus de gens et plus de vues. Pendant ce temps, il y a toujours 40 personnes qui attendent notre feu vert par mail ou par téléphone », révèle Oli. C’est pourquoi, pour la première fois, ils veulent se laisser porter par de nouvelles expériences. « On va enfin pouvoir faire arrêt sur image! », se réjouit le jeune rappeur.
Le cas le plus parlant de burn out est celui de l’artiste Belge Stromae qui a décidé de redevenir Paul Van Haver et de se construire une vie familiale, loin des caméras. Depuis 2015, il n’apparaissait pratiquement plus dans les médias. Il y a une semaine, il a un fait un timide retour dans une chanson et un clip de Coldplay.