Le Parlement européen a voté jeudi un amendement, proposé par les Verts, visant à supprimer les aides de la PAC destinées aux élevages liés à la tauromachie. Une mesure similaire avait été adoptée en 2016, mais elle s’était révélée inefficace.
Un coup dur à l’horizon pour l’univers de la Corrida. Jeudi 22 octobre, le Parlement européen a voté un amendement pour empêcher que les financements de la PAC [politique agricole commune] puissent contribuer aux activités liées à la tauromachie. Cette proposition a été présentée par le député portugais Francisco Guerreiro, membre du groupe européen des Verts. Elle a été approuvée à 335 voix pour, 297 contre et 60 abstentions.
PAC, premier poste budgétaire de l’UE
Pour que cette mesure devienne effective, il faudra encore qu’elle soit validée par le conseil de l’Union européenne. L’Espagne, la France et le Portugal, pays où se tiennent encore des corridas, pourraient faire barrage à cette proposition. En cas d’adoption, cet amendement pourrait avoir un impact économique significatif puisque, selon El Pais, 600 élevages taurins espagnols ont reçu 430 millions d’euros de fonds de la PAC depuis 2002. Avec un budget déjà fixé d’environ 387 milliards d’euros pour sept ans, la PAC reste le premier poste budgétaire de l’UE.
Un précédent échec
En 2016 déjà, les députés européens avaient voté un amendement similaire qui stipulait que les ressources de la PAC ne peuvent être utilisées pour des activités qui mettent à « mort le taureau ». Selon eux, cela constituait une violation’ de la Convention européenne pour la protection des animaux dans les élevages. Mais cette intervention du Parlement n’a pas produit le résultat escompté.
En effet, les élevages ont continué à bénéficier des fonds communautaires, puisque les aides de la PAC sont accordées en fonction de la superficie appartenant au propriétaire du terrain, sans prendre en considération l’activité à laquelle il se consacre. Un problème qui devrait être dépassé à travers le nouvel amendement approuvé jeudi.
Le bien-être animal au cœur des politiques
Cette nouvelle offensive des eurodéputés repond aux exigences de la déclaration universelle sur le bien-être des animaux. Celui-ci a été défini par l’Organisation mondiale de la santé animale qui demande de prendre en compte le respect de certaines libertés fondamentales. Il s’agit notamment de l’absence de faim, de soif, de peur et de stress physique et thermique ou l’absence de douleur et de maladie. Des conditions qui poussent les associations de protection des animaux à militer par exemple pour l’interdiction de l’élevage de poules en cage.