Les autorités françaises s’insurgent contre une scène du dernier opus de Marvel dépeignant leur pays comme un envahisseur obnubilé par les richesses de l’Afrique.
Quand la fiction emprunte à une réalité problématique. Le film Black Panther Wakanda Forever sortie en novembre 2022 au cinéma, est dans le collimateur des autorités françaises. Celles-ci accusant la réalisation du long métrage de désinformation entre autres.
Au cœur de cette accusation, plusieurs séquences mettant en exergue les militaires tricolores sous de mauvais jours. L’une en particulier dont le cadre de déroulement est localisé dans la région d’Ansongo, au nord du Mali, présente des militaires français comme des mercenaires venus s’accaparer le vibranium, nom donné à la principale ressource naturelle du royaume fictif du Wakanda.
Les soldats concernés s’entendent notamment sermonner à genoux devant une sorte de conseil de l’ONU, avec la présence de la ministre française des Affaires étrangères et le drapeau tricolore ostensiblement visible.
« Représentation mensongère »
La réalisation du film habille par ailleurs les militaires dans des tenues semblables à celles précédemment arborées par les forces françaises au Mali dans le cadre des opérations de lutte anti-jihadiste dans ce pays d’Afrique de l’Ouest. De quoi interpeller ministre des Armées, Sébastien Lecornu, très agacé par un tel tableau.
Interrogé sur le sujet par l’AFP, l’entourage du ministre indique qu’il ne s’agit guère pour la France de dénier à l’art, sa liberté à travers la fiction. Mais que cette dernière ne saurait alimenter la fausse information.
Position inconfortable
Cette sortie des autorités françaises n’est pas anodine. Elle intervient notamment dans un contexte extrêmement compliqué pour le pays de Marianne qui voit sa présence dans nombre de ses anciennes colonies d’Afrique remise en cause sur fond d’accusation en tous genres.
Tantôt soupçonnée de complicité avec les terroristes, tantôt qualifiée de prédatrice, la France se trouve désormais dans une position inconfortable sur le continent africain. Le Mali en collaboration avec elle dans le cadre de la lutte anti-terroriste au Sahel, a ainsi prié ses soldats de quitter le pays il y a quelques mois.
Parallèlement, Paris assiste impuissante, à l’arrivée en Afrique de nouveaux acteurs, dont la Russie décidée à lui faire de l’ombre, y compris en usant de propagande et autres fake news.