Les Vieilles charrues, l’un des plus grands festivals de France, pourrait connaitre sa dernière édition cet été. C’est ce qu’affirment ses organisateurs dans un communiqué publié le lundi. Ils dénoncent les décisions récentes de Poher communauté et de la Ville de Carhaix, qui souhaitent préempter des bâtiments et augmenter les coûts de location du site d’accueil dès 2026.
Les Vieilles Charrues disparaîtront-elles après l’édition 2024 ? L’association à l’origine du festival organisé en Bretagne chaque été redoute que ce soit le cas. Dans un communiqué fleuve publié lundi, elle donne les raisons de cette prédiction.
Les Vieilles Charrues dénoncent une facture « excessive et injuste »
Les organisateurs y relèvent les menaces que font peser les récentes décisions de Poher communauté et la Ville de Carhaix (Finistère). D’abord l’instauration d’une taxe de 367 000 euros pour l’utilisation de la prairie de Kerampuilh et de bâtiments, ainsi que la mise à disposition d’agents communaux. Les Vieilles Charrues jugent cette facture excessive, injuste et même surprenante. En effet, une convention avait été signée avec la Ville de Carhaix en juillet 2023 pour mettre à disposition, gratuitement, des parcelles jusqu’en 2028.
La préemption des chambres consulaires par la Ville de Carhaix
Mais ce ne sera plus le cas. Le festival rappelle qu’il apporte déjà de nombreuses contreparties pouvoir devoir encore assumer une telle charge. Elle cite notamment les 2 millions d’euros de dons, les travaux et les spectacles offerts. Les Vieilles Charrues critiquent aussi la préemption des chambres consulaires par la Ville de Carhaix. Elles comptaient, disent-elles, sur ces bâtiments pour ne pas payer les frais d’installation d’infrastructures temporaires.
Obligation de déménager sur le site de la Métairie
Dans son communiqué, le festival breton dénonce en outre le revirement de Poher communauté, qui avait décidé en mars dernier de céder la moitié des terrains occupés par les campings. Non seulement Poher communauté ne le fera plus, mais également elle impose le déménagement, dès 2026, des terrains de la place de Kergorvo à celle de la Métairie neuve. Pour les organisateurs, c’est une solution « absolument pas adaptée ».
Les Vieilles Charrues regrettent un acharnement
Selon les Vieilles Charrues, 75% de la zone proposée en compensation sert déjà à combler les pertes de terrains enregistrées ces dernières années. D’ailleurs, ajoutent-elles, le transfert des campings obligerait les festivaliers à effectuer le double de la distance qu’ils parcourent d’habitude pour rejoindre le site. Face à ces « revirements incessants », les organisateurs évoquent « un acharnement » des autorités. Ils redoutent à présent que toutes ces décisions ne mènent le festival dans une impasse.
Un appel lancé aux élus locaux pour sauver le festival
« Si rien n’évolue d’ici cet été, l’édition 2024 des Vieilles Charrues pourrait bien être la dernière » avertit l’association à l’origine du spectacle. Mais les festivaliers ne peuvent se résoudre à voir leur rendez-vous disparaître, au moment où ils sont « plus que jamais viscéralement attachés à Carhaix et à ses habitants depuis près de 30 ans ». Pour sauver l’évènement, ils appellent désormais à l’aide les élus centre-bretons.
Les Vieilles Charrues, un festival champêtre très populaire
Cette année, le festival a prévu en tête d’affiche plusieurs grands noms de la musique française et mondiale. On retrouve dans la liste David Guetta, Grand Corps Malade, Sam Smith, PLK, Sting, Gossip, Simple Minds, Djadja & Dinaz, Eddy de Pretto et Trinix. Notons que les Vieilles Charrues font partie des plus grands festivals de France aux côtés de Hellfest, des Francofolies de La Rochelle, des Eurockéennes de Belfort, des Solidays et des Déferlantes. Elles appartiennent à la famille des festivals « champêtres » ou « ruraux », qui représentent le tiers des 7.300 festivals recensés en Hexagone.