Le répertoire discographique du célèbre rappeur et homme d’affaires né Sean Combs, suscite un engouement particulier depuis sa mise en cause dans des actes criminels graves par la justice américaine.
Selon les chiffres communiqués par la plateforme d’analyse musicale Luminate, les écoutes en streaming des titres de Diddy ont bondi de près de 20% la semaine dernière. Un fait qui pourrait paraître surprenant au vu de la situation actuelle de l’homme également connu sous les noms Puff Daddy et P. Diddy.
Le rappeur et magnat de l’industrie musicale est en effet emprisonné depuis son arrestation à New York la semaine écoulée dans le cadre de poursuites engagées contre lui par les autorités fédérales. L’homme de 54 ans objet de multiples plaintes, dont la dernière déposée mardi 24 septembre, est inculpé de divers crimes.
Le dossier d’inculpation lui attribue la direction d’un vaste réseau criminel entre 2008 et 2019. Une période au cours de laquelle Sean Combs aurait eu recours à des actes de violence choquants et au chantage à l’encontre de plusieurs femmes, dans le but de satisfaire ses désirs sexuels.
Un phénomène normal
Ces actes sont considérés si graves et Diddy si dangereux qu’une demande de liberté sous caution lui a été refusée à deux reprises dans la foulée de son arrestation, malgré la promesse d’une garantie à 50 millions de dollars par ses avocats.
Le succès de sa musique auprès du public interroge donc au plus haut point, quant à sa signification. Pour George Howard, professeur émérite de gestion du secteur musical au Berklee College of Music, il s’agit d’un phénomène normal déjà observé dans de pareilles situations par le passé.
Il évoque à cet effet l’augmentation des streams des titres de R. Kelly, en 2019, dans la foulée de la diffusion par Netflix, du documentaire « Surviving R. Kelly » portant sur de graves accusations de pédophilie et d’abus sexuels contre la star américaine du R’n’B.
Plus de la curiosité que du soutien ?
« La musique devient simplement un autre élément d’information alors que les gens essaient de comprendre les atrocités. C’est comme se demander : « à quoi ressemblerait la musique de quelqu’un dont le cerveau fonctionnerait de cette manière, à en croire les accusations ? » », décrypte Howard à Associated Press (AP).
Il s’agit donc d’un pic temporaire des écoutes motivé par le besoin de satisfaire les instincts les plus primordiaux de l’individu. Ces chiffres prouvent en tout cas que la polémique peut parfois s’avérer être un incroyable accélérateur de notoriété.