Le prestigieux centre culturel américain est désormais présidé par le locataire de la Maison Blanche, engagé dans une véritable purge culturelle.
Que va devenir le Kennedy Center officiellement connu sous l’appellation de John F. Kennedy Center for the Performing Arts en hommage au 35ᵉ président des États-Unis, assassiné un jour de novembre 1963 ?
Cette question revient désormais sur toutes les lèvres alors que cette institution culturelle est l’objet d’une offensive du nouvel occupant du Bureau ovale. Celui-ci a en effet pris la tête du conseil d’administration, me mercredi 12 février dernier, dans le cadre d’une initiative sans précédent.
« Un grand honneur », a commenté l’intéressé, ajoutant ne pas « aimé » ce que le centre présentait. « Rien que l’année dernière, le Kennedy Center a présenté un spectacle de drag-queens visant spécifiquement notre jeunesse. Cela doit cesser », a-t-il indiqué.
Un démantèlement des instances
Cette prise de position frontale s’inscrit dans le déploiement de l’agenda du nouveau président américain, décidé à en finir avec toute politique ou initiative perçue comme progressiste, inclusive ou plus spécifiquement « woke », contrairement à son précédesseur Joe Biden.
L’institution aux deux millions de visiteurs annuels abrite plus de 2000 spectacles dans ce cadre. De quoi susciter une purge de la part du chef de l’État américain, qui en avait déjà remanié le conseil d’administration la semaine écoulée.
Plusieurs membres perçus comme réfractaires à la vision présidentielle pour » un âge d’or des arts et de la culture », ont ainsi été remplacés par des proches collaborateurs, notamment la cheffe de cabinet de la Maison Blanche Susie Wiles ou encore Usha Vance, épouse du vice-président.
Une guerre culturelle aux effets visibles
Cette restructuration au pas de charge a provoqué une vague de départs du centre, dont celle de l’ancienne présidente Deborah Rutter. D’autres personnalités de premier plan ont choisi de quitter le navire.
Le musicien Ben Folds, conseiller artistique de l’orchestre, a présenté sa démission, suivi par la soprano Renée Fleming, qui avait notamment chanté lors de l’investiture de Joe Biden. La célèbre réalisatrice Shonda Rhimes, nommée trésorière du centre sous Barack Obama, a également jeté l’éponge.
L’impact de la guerre culturelle entreprise par Donald Trump se fait déjà sentir dans d’autres établissements, comme la National Gallery of Art et le Smithsonian. Les deux creusets situés à Washington, ont supprimé toute mention au programme DEI (pour « diversité, équité et inclusion », en français) de leur communication, conformément à un décret présidentiel.