Le célèbre film de Victor Fleming a été réinventé grâce à l’intelligence artificielle de DeepMind, filiale de Google. Cette adaptation décrite comme une « expérience immersive améliorée » illustre les nouvelles possibilités créatives de l’IA au cinéma.
Plus de 75 ans après la mort de Victor Fleming, l’un de ses classiques renaît. « Le Magicien d’Oz », film sorti en 1939 par le légendaire réalisateur américain, a été présenté le 28 août 2025 en spectacle géant et immersif au Sphere de Las Vegas.
L’expérience a littéralement transporté les spectateurs – contre un prix d’entrée de 104 dollars minimum – au cœur de la tornade qui emporte Dorothy vers le pays magique d’Oz, avec une vision totalement renouvelée.
Contrairement à la version originale où certains personnages disparaissaient du cadre, l’intelligence artificielle a cette fois reconstitué les éléments hors champ, créant une continuité narrative enrichie. Les spectateurs ont ainsi découvert les personnages en pied.
De quoi bénéficier d’une perspective élargie qui a rempli l’écran LED de 160 000 mètres carrés du Sphere. Les images partagées en amont de cette expérience unique sur les réseaux sociaux témoignent de cette transformation spectaculaire.
Innovation technologique et patrimoine cinématographique
L’initiative a montré comment l’arène a littéralement « insufflé une nouvelle vie » à ce chef-d’œuvre cinématographique. L’aventure a mobilisé plus de 2 000 personnes pendant deux années de développement, réunissant les équipes créatives de Warner Bros Discovery, les chercheurs de DeepMind (Google), des universitaires et des artistes d’effets visuels.
Selon Reuters, le projet a vu le jour en 2023, lorsque les dirigeants de Sphere Entertainment ont cherché quel contenu pourrait repousser les limites technologiques de leur venue déjà célèbre pour avoir accueilli U2 et le film « Postcard from Earth » de Darren Aronofsky.
« Le Magicien d’Oz » s’est rapidement imposé comme le choix évident : un film familier et adoré, parfaitement adapté à la toile gigantesque de la Sphere.
Comme l’explique Thao Nguyen, agent spécialisé dans les arts immersifs chez CAA, à Reuters : « Cela représente définitivement une étape significative dans la collaboration créative entre l’IA et l’humain. Je pense que cela établira un précédent sur la façon dont nous réimaginons les médias culturellement signifiants ».
Une prouesse qui n’en inquiète pas moins
Il a fallu des mois de réglages répétés et l’expertise des équipes de DeepMind de Google pour adapter les outils d’IA grand public au niveau requis par la résolution « super » 16K du Sphere.
Cette innovation technique ne fait toutefois pas l’unanimité. Certains critiques soulignent les risques de désinformation que représentent les capacités de l’IA à générer des images et des paroles synthétiques, permettant de faire dire à des personnes des mots qu’elles n’ont jamais prononcés.
Le projet s’inscrit également dans un contexte tendu pour Hollywood, marqué par les récentes grèves des guildes d’acteurs, de scénaristes et de réalisateurs, directement motivées par les craintes que l’intelligence artificielle ne menace l’emploi dans l’industrie cinématographique.