Dans ses mémoires à paraître, l’ancienne vice-présidente livre un témoignage sans concession sur les coulisses de la campagne 2024 et dénonce les dysfonctionnements qui ont sabordé ses chances électorales.
Les 107 jours qui ont séparé l’investiture de Kamala Harris du 5 novembre 2024, date de l’élection présidentielle, ont dû être particulièrement éprouvants pour la candidate démocrate. C’est en tout cas ce que révèle l’ancienne vice-présidente des États-Unis dans son nouveau livre intitulé « 107 Days », en référence à la durée de sa campagne présidentielle.
L’ouvrage, dont la sortie est prévue le 23 septembre prochain, se présente comme le témoignage des bouleversements de ce qui constitue à ce jour la campagne présidentielle la plus courte jamais menée par un candidat aux États-Unis.
« Du chaos des sessions de stratégie de campagne à l’intensité de la préparation aux débats sous un examen impitoyable et aux moments privés qui font rarement les gros titres, Kamala Harris offre un regard sans filtre sur les pressions, les triomphes et les chagrins d’une course qui a défini l’histoire », peut-on lire sur le site d’Amazon.
Un entourage présidentiel décrit comme toxique
Dans ses mémoires, Harris remet en question le processus décisionnel qui a entouré le retrait de Biden de la course présidentielle, le 21 juillet 2024.
« C’est la décision de Joe et Jill. Nous avons tous dit cela comme un mantra, comme si nous avions tous été hypnotisés« , écrit-elle selon des extraits publiés par le magazine The Atlantic, avant d’ajouter : « Était-ce de la grâce, ou était-ce de l’imprudence ? Rétrospectivement, je pense que c’était de l’imprudence. Les enjeux étaient tout simplement trop élevés ».
L’ancienne candidate affirme que cette décision cruciale n’aurait pas dû être laissée à « l’ego d’un individu » ou à « l’ambition d’un individu », estimant qu’elle aurait dû dépasser le cadre d’une simple décision personnelle.
Harris dresse le portrait d’un entourage présidentiel non seulement réticent à la soutenir, mais activement nuisible à ses intérêts politiques et, par ricochet, à ceux du président lui-même.
La fidélité devenue un piège ?
« Ils avaient une énorme équipe de communication […] Mais obtenir quelque chose de positif sur mon travail ou une défense contre des attaques mensongères était presque impossible. Quand les articles étaient injustes ou inexacts, le cercle rapproché du président semblait s’en accommoder« , cingle-t-elle.
Kamala Harris se fait également quelque peu hara-kiri, regrettant sa loyauté excessive envers Joe Biden. CNN cite à cet effet l’épisode de l’interview télévisée cruciale, où malgré les conseils de son équipe de se démarquer de l’administration sortante, elle a affirmé n’avoir rien à reprocher au bilan du président.
Alors que l’entourage de Joe Biden est accusé d’avoir couvert le déclin cognitif de ce dernier, sa vice-présidente se veut pragmatique. « À 81 ans, Joe était fatigué. C’est là que son âge se manifestait par des trébuchements physiques et verbaux« , affirme-t-elle, attribuant la performance décevante du débat contre Donald Trump à un emploi du temps surchargé.