La célèbre maison d’édition Gallimard a du mal à travailler sereinement. En cause, une forte hausse des manuscrits reçus. À tel point que les aspirants écrivains sont priés de surseoir à leur projet pour le moment.
Il faudra patienter pour se faire publier chez Gallimard. Surtout en ce qui concerne les nouveaux écrivains. La maison d’édition française a indiqué le 2 avril dernier qu’elle n’est plus en capacité de travailler convenablement sur les demandes de parution qui lui parviennent. D’où la publication par les responsables d’un communiqué appelant les uns et les autres à retarder pour un temps non précisé, l’envoi de nouveaux manuscrits. Cette demande pour le moins atypique n’a toutefois rien d’exceptionnel dans le contexte actuel.
L’épisode du confinement a fait exploser les demandes de publication
En effet, les restrictions sanitaires marquées en France par deux confinements stricts et la fermeture par la même occasion des librairies l’année dernière ont fait exploser les demandes de publication auprès des maisons d’édition. Ces dernières avaient dû à l’époque demander au public de retarder l’envoi de manuscrit. C’était le cas du Seuil et de certains de ses homologues au printemps dernier. La société fondée par Jean Bardet et Paul Flamand s’attendait même à un afflux des envois une fois la suspension levée. Mais il n’en a rien été. Du moins jusqu’à quelques mois. Car depuis, la tendance est à la hausse. Les éditeurs dans l’ensemble sont très sollicités.
Des manuscrits pas forcément bien écrits
Le Seuil comptait déjà 1 200 manuscrits reçus fin mars. Un volume impressionnant pour une maison d’édition qui en reçoit habituellement 3 500 environ au total chaque année. Chez Gallimard, on est passé de 30 manuscrits reçus par jour à 50 en l’espace de quelques mois. Les Éditions Grasset dont le record à ce jour est à 5 000 manuscrits reçus en 2018, ont déjà dépassé 1 000 s’agissant de l’exercice en cours.
Cette frénésie de l’écriture a donc contraint Gallimard à recommander aux écrivains d’attendre avant d’envoyer leur manuscrit. Car plus de contenus à éditer requièrent davantage de mains d’œuvre et une concentration à toute épreuve. Par ailleurs, les manuscrits envoyés pour édition ne sont pas toujours écrits avec le soin nécessaire, constate Gallimard. Le numérique ayant démocratisé l’accès aux outils d’écriture.
Mais à l’inverse de Gallimard, certains éditeurs dont Grasset ou L’Olivier, n’entendent pas décourager les aspirants écrivains. Quitte à se retrouver sous une montagne de manuscrits.