Vingt-deux ans après la production dirigée par Marc Minkowski qui est devenue une référence, la Dame blanche de Boieldieu revient à l’Opéra-Comique sous la houlette de Pauline Bureau. Des représentations sont programmées à la salle Favart du 20 Février
au 1 Mars 2020.
Un ouvrage classé « patrimoine national »
Immense succès au XIXe siècle, première œuvre lyrique à avoir atteint 1000 représentations, La Dame Blanche de François-Adrien Boïeldieu a enthousiasmé ses contemporains, en premier lieu Gioachino Rossini qui y vit un « tour de force », tandis que Wagner, qui le dirigea à Zurich, y voyait la marque du génie français. « C’est la plus belle qualité des Français qui s’exprime dans cet opéra » a-t-il dit. Quant à Weber, il estime que « Depuis Les Noces de Figaro, on n’a pas écrit un opéra-comique de la valeur de celui-ci ». Classé « patrimoine national », l’ouvrage valut à son auteur de donner son nom à la place Boieldieu où est sis l’Opéra-Comique. Et d’inspirer la fin du Trésor de Rackham le Rouge à Hergé.
La Dame blanche de Boieldieu se déroule dans un château hanté, situé dans un village écossais, loin des guerres du continent. Les protagonistes sont des paysans loyaux mais crédules, une orpheline courageuse, un soldat amnésique et chevaleresque, un intendant cupide et un juge corrompu.
Un réquisitoire la réforme des retraites lors de la première représentation
Pour ranimer ce modèle du genre, pièce palpitante et partition étincelante, Julien Leroy et Pauline Bureau prennent la tête d’une pléiade d’interprètes menés par Philippe Talbot, notre Comte Ory de 2017 : Sophie Marin-Degor (Jenny), Yann Beuron (Dickson), Philippe Talbot (Georges Brown), Aude Extrémo (Marguerite), Elsa Benoit (Anna), Jérôme Boutillier (Gaveston) , Yoann Dubruque (Mac-Irton bureaucratique).
Pour ce comeback, la première représentation (la 1694e depuis la création de l’ouvrage) a eu lieu le jeudi 20 février. Elle fut accueillie par des applaudissements nourris après le réquisitoire des intermittents du spectacle contre la réforme des retraites.
La direction technique et artistique
Pauline Bureau s’occupe de la mise en scène de La Dame Blanche. Elle a opté pour des décors avec des projections vidéos et des costumes éclectiques. Les images, remarquablement réalisées en 3D, sont l’œuvre de Nathalie Cabrol. Jean-Luc Chanonat, lui, se charge des lumières, alors que les décors (très classiques) reviennent à Emmanuelle Roy. Pour les costumes, c’est l’affaire d’Alice Touvet. Enfin, Julien Leroy assure la direction musicale.