La RD Congo et le Congo ont décidé de faire inscrire ce rythme musical au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. L’occasion selon de nombreux observateurs, de réparer une anomalie. Tant cette musique a marqué le temps.
La rumba bientôt sur le toit du monde à travers l’UNESCO. C’est en tout cas ce que souhaitent le Congo et la RD Congo. Les deux pays voisins d’Afrique centrale, seulement séparés par un fleuve, ont décidé de porter ce rythme musical devant l’organisation onusienne pour son inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, selon des informations parues dans la presse kinoise le 18 août.
L’initiative entend concrétiser une démarche entamée depuis l’année dernière avec le dépôt du dossier de candidature. À cet effet, un comité mixte a été mis en place par les autorités de chaque pays en vue de faire connaître la rumba à travers la promotion et le lobbying via tous les supports audiovisuels.
Un rythme, une épopée
Une telle démarche pourrait paraître cocasse si ce n’était pas dans le but de séduire le jury qui doit présider à l’examen de la candidature de la rumba. Tant cette danse a traversé les époques durant sa longue épopée. Née il y a plus d’un siècle au royaume du Kongo qui regroupait à la fois : les deux Congo et l’Angola, la rumba, « kumba » à l’origine, consiste à faire danser le nombril sur des chants et des percussions. Cette période à laquelle succédera la traite négrière voit le rythme musical s’exporter au-delà de son territoire géographique grâce aux esclaves. Direction Cuba. Adoptée par les Cubains, la kumba devient rumba par déformation. De là nait ce qui est qualifiée aujourd’hui de rumba cubaine, inscrite elle au patrimoine de l’UNESCO depuis 2016.
Mais la trajectoire de cette danse ne s’arrête pas là. Elle va parcourir le monde, avant de revenir dans son antre d’Afrique centrale en 1934 grâce à des étrangers, que ce soit à la RD Congo ou à l’autre bout du fleuve éponyme, selon l’écrivain congolais Clément Ossinondé.
Identité culturelle
Depuis, la rumba est devenue l’identité culturelle des deux Congo, faisant naître de nombreux adeptes parmi les artistes. Les membres du légendaire groupe Grand Kallé et l’African Jazz, Koffi Olomidé ou encore feu Papa Wemba, en sont quelques illustres ambassadeurs.
Une réponse positive de la part de l’UNESCO à propos de cette quête de reconnaissance de la rumba ne serait que justice pour un des plus célèbres rythmes musicaux d’Afrique, à en croire de nombreux mélomanes.