En grève depuis le 2 mai, les scénaristes d’Hollywood ont trouvé un accord mercredi avec les studios pour reprendre le travail. Ils ont obtenu plusieurs avancées, notamment une hausse de leurs rémunérations, un encadrement strict du recours à l’intelligence artificielle et une meilleure assurance maladie.
Les scénaristes d’Hollywood ont officiellement repris le travail le 27 septembre après 148 jours de grève. Leur syndicat, la Writers Guild of America (WGA), a conclu un accord préliminaire avec l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), l’organisation regroupant les studios américains. A présent, les membres de la WGA (environ 11 500 écrivains du cinéma et de la télévision) auront jusqu’au 9 octobre pour voter définitivement le contrat.
Des avancées obtenues par les scénaristes
Mais que contient ce dernier ? D’après le document révélé par la Writer’s Guild of America (WGA), l’accord comprend une hausse de 5% de la rémunération des scénaristes et un bonus de 50% du résiduel basé sur l’audience au niveau des plateformes de streaming. Aussi, il fixe une augmentation du taux de contribution des studios à leur santé et à leurs retraites. En outre, les écrivains ont obtenu d’importantes protections contre l’utilisation de l’intelligence artificielle.
L’IA évincée de l’écriture et de la réécriture
A ce niveau, les producteurs ne considéreront plus le contenu généré par l’IA comme du matériel de source. Il a été décidé que cette technologie n’a pas le droit d’écrire ou de réécrire un support littéraire. Les textes écrits par elle ne pourront seulement servir que pour les jeux vidéo et les romans modifiés par les scripts. Ceux-ci ne rivaliseront donc plus avec les ordinateurs pour les crédits d’écran. Par ailleurs, ils ont dorénavant le droit de poursuivre en justice les studios si ces derniers utilisent des IA qui s’inspirent de leurs textes.
ChatGPT à l’origine des inquiétudes
Toutefois, l’accord n’interdit pas toutes les utilisations de l’IA. En effet, cette technologie pourrait contribuer à de nombreuses taches dans la réalisation cinématographique, y compris l’écriture de scénarios. Notons que la grève des scénaristes a débuté en mai, où moment où ChatGPT devenait une sérieuse menace pour leur métier. En effet, de plus en plus de studios utilisaient le chatbot d’OpenAI pour écrire des essais, tenir des conversations et de créer des histoires à partir de rien.
Scepticisme sur l’avenir de la profession
Le nouveau contrat entrera en vigueur le 1er janvier prochain et durera jusqu’en mai 2026. Ce qui fait dire à certains que les producteurs d’Hollywood pourraient revenir à la charge. Et cette fois, ce n’est pas sûr que les scénaristes remportent le bras de fer. D’ici là, l’intelligence artificielle aura encore beaucoup évolué, ainsi que les lois. La WGA et l’AMPTP ont d’ailleurs convenu de se réunir au moins deux fois par an pendant la durée du contrat pour évaluer la situation. Pour les plus sceptiques, on s’achemine donc vers l’inéluctable. A savoir le remplacement des scripts humains, qui devraient s’adapter ou opérer une reconversion professionnelle.
Mêmes réclamations pour les acteurs
Les acteurs sont également en grève pour les mêmes questions. Ils réclament des hausses de salaires, une amélioration des conditions de travail, des prestations de santé et de retraite, ainsi que l’instauration de garde-fous pour l’utilisation de l’IA dans les futures productions télévisuelles et cinématographiques. Leur syndicat, le SAG-AFTRA (Screen Actors Guild-American Federation of Television and Radio Artists), négocie un accord avec l’AMPTP ce lundi 2 octobre. La levée de leur grève est très attendue pour la reprise des tournages de plusieurs blockbusters.