James Bond dans la tourmente

Plus de trois ans après la sortie de « Mourir peut attendre », la prochaine saga autour du célèbre espion britannique se fait attendre.

De Josh O’Connor à Aaron Taylor-Johnson, ou encore Lashana Lynch, plusieurs noms circulent quant à l’incarnation du prochain James Bond, personnage légendaire de fiction britannique représenté pour la toute dernière fois par le cinéaste Daniel Craig dans « Mourir peut attendre ».

Chacun y va de ses supputations à ce sujet, mais l’identité du nouvel agent 007 n’est pas près d’être dévoilée, pas plus que la date de sortie de son nouveau film. À en croire une récente enquête du Wall Street Journal (WSJ), toute perspective à cet effet apparaît aléatoire.

La conséquence d’un différend pour l’heure irréconciliable entre Amazon, nouveau propriétaire du studio détenteur des droits de distribution de James Bond, Metro-Goldwyn-Mayer (MGM), et la famille Broccoli, propriétaire des droits d’adaptation des romans d’Ian Fleming à l’origine de la franchise.

Le choc des cultures

Le journal américain qui se fonde sur de nombreux entretiens avec une vingtaine de sources familières avec la situation, va jusqu’à parler d’une impasse. De quoi inscrire en pointillés l’avenir même de Bond.

La brouille tient d’après le WSJ, d’un choc des cultures. D’un côté Amazon qui s’est offert il y a un eu plus de trois maintenant MGM pour 6,5 milliards de dollars, et sa vision industrielle du divertissement, dominée par les algorithmes et l’obsession des données.

Autant d’outils grâce auxquels le groupe fondé par le milliardaire Jeff Bezos rêverait notamment de transformer James Bond en une franchise tentaculaire, multipliant séries dérivées et spin-offs dans le but d’alimenter sa plateforme de streaming Prime Video.

De l’autre côté, il y a Barbara Broccoli, 64 ans, gardienne inflexible du temple Bond, moins encline aux lancements calibrés et plus ouverte aux prises de risques. Cette héritière des droits de son père « Cubby », producteur historique de la saga, est donc opposée à la démarche d’Amazon.

Une guerre d’usure

Elle serait par exemple entrée dans une colère noire quand en marge d’une réunion ost-acquisition de MGM par Amazon, Jennifer Salke, responsable d’Amazon Studios, a osé qualifier James Bond de simple « contenu ».

Un crime de lèse-majesté pour cette productrice d’expérience qui voit à travers la franchise bien plus qu’un personnage aux 7,6 milliards de dollars de recettes au box-office, selon le Wall Street Journal. Difficile de voir l’issue de cette situation pour le moins tendue.

Car comme relevé par le quotidien américain, Amazon a beau posséder les droits de distribution, c’est Broccoli qui garde le contrôle créatif absolu sur la franchise. Sans son aval, pas de nouveau film possible. Or depuis « Mourir peut attendre », plus rien n’avance.

Pas de script, pas d’histoire, pas même de nouveau Bond à l’horizon. Une situation inédite pour une saga qui, depuis « Dr No » en 1962, n’avait jamais connu plus de trois ans sans nouvelle sortie, pointe le WSJ.

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