Le délai de mise à disposition des nouvelles productions cinématographiques pour les abonnés de la plateforme américaine en France, passe de 17 à 9 mois.
Disney+ vient de conclure, avec les acteurs du cinéma français, un accord qui devrait rebattre la bataille du streaming dans le pays. Il permet au groupe détenu par Walt Disney, de proposer à ses abonnés des films neuf mois seulement après leur sortie en salles.
Ce laps de temps connu sous l’appellation de « chronologie des médias », était auparavant de 17 mois pour les plateformes de vidéo à la demande telles que Disney+, Netflix, ou encore Amazon Prime Video. Quant aux chaînes gratuites de télévision, elles doivent attendre 22 mois.
L’évolution consentie au géant de Burbank en Californie s’accompagne d’engagements financiers considérables qui devraient significativement contribuer au dynamisme de la création française. Car, faut-il le rappeler, la chronologie des médias vise à préserver le cinéma hexagonal.
Même si les acteurs du streaming rechignent souvent à cet effet. L’industrie du septième art ne s’en porte que mieux actuellement, avec une fréquentation des salles estimée à plus de 181 millions d’entrées en 2024, dont près de la moitié pour des œuvres locales, par le centre national du cinéma.
Une contrepartie financière importante
En contrepartie, Disney+ promet d’investir 25% de son chiffre d’affaires net annuel généré en France dans le financement d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles européennes et françaises. Une augmentation notable par rapport aux 20% précédents.
Plus concrètement, Disney+ s’engage dans le cadre de cet accord prévu sur une période de trois ans, à financer un minimum de 70 films, en veillant à assurer une diversité de genres et de budgets.
La première année, le budget sera divisé équitablement entre cinéma et audiovisuel (12,5% chacun), avant d’évoluer en faveur du cinéma qui recevra 14% la dernière année, contre 11% pour l’audiovisuel.
« Cela va nous permettre, dès le mois d’avril (le 25), d’avoir Deadpool & Wolverine, qui a été un des gros succès de l’année dernière en salles en France, qui est un film Marvel très emblématique et très drôle », s’enthousiasme d’ores et déjà Hélène Etzi, présidente France de Disney, auprès de l’AFP.
Une stratégie de positionnement
Ce deal scellé avec les principales organisations professionnelles du cinéma français, intervient quelques mois seulement après la fin du partenariat entre Disney et Canal+. Celui-ci permettait notamment aux abonnés du groupe de Vincent Bolloré d’accéder aux contenus du groupe américain ainsi qu’à sa plateforme de streaming.
Disney+ marque ainsi son ambition de séduire davantage le marché français, dans un contexte de bataille rangée entre les différents services de vidéo à la demande. Reste que ce nouvel accord pourrait ne pas être bien vu aux yeux de tous.
Le Monde indiquait en décembre dernier que cela constituerait un « mauvais signal » au cinéma d’animation français, et « fragiliserait forcément l’industrie ».