Coronavirus : des éditeurs, auteurs et libraires appellent Macron à « sauver » la filière du livre

Une bibliothèque à Stockholm, en Suède.

 

Dans une tribune au « Monde », un collectif de 625 auteurs, éditeurs, libraires appelle Emmanuel Macron à « sauver » la filière du livre, étrangement absente des annonces faites, le 6 mai, par le chef de l’Etat.

Macron a-t-il oublié le livre ?

Alors qu’Emmanuel Macron avait appelé les Français à beaucoup lire pendant le confinement, les éditeurs, auteurs et libraires s’étonnent qu’il ait choisi « de ne plus parler des livres ni de celles et de ceux qui les écrivent, les traduisent, les éditent et les vendent », lors de son allocution du 6 mai dernier. Dans une tribune au « Monde », ils rélèvent que la filière du livre a plus que jamais besoin d’un soutien financier.

« L’Etat se doit d’empêcher l’effondrement de cette filière vitale pour toute notre société. […] De nombreuses librairies et maisons d’édition, connues et reconnues, et les auteurs, illustrateurs, traducteurs, comme tous les créateurs du livre, ne se relèveront pas si toute la filière ne bénéficie pas d’un plan de relance rapide et ambitieux », plaident les 625 signataires, dont le prix Nobel Patrick Modiano, l’éditeur Antoine Gallimard ou encore le romancier Guillaume Musso.

« Il y a désormais une urgence absolue à intervenir avant l’été »

Les signataires rappellent que la fermeture complète des librairies a entraîné, pour celles-ci, une perte de la quasi-totalité de leur chiffre d’affaires et de plus de 80 % pour les maisons d’édition. « Distributeurs, diffuseurs et imprimeurs ont de ce fait été lourdement affectés. Les auteurs, privés de ventes de livres et de rencontres rémunérées, connaissent une perte de revenus sans précédent », soulignent-ils. « Il y a désormais une urgence absolue à intervenir avant l’été », insistent les signataires qui souhaitent « une aide de plusieurs centaines de millions d’euros » pour la filière.

Les cinq millions d’euros du CNL jugés insuffisants

Le Syndicat national de l’édition (SNE), le Syndicat de la librairie française (SLF) et le Conseil permanent des écrivains (CPE) avait déjà prévenu, dans un communiqué commun adressé à l’AFP, que « Si un plan de relance ambitieux en faveur du livre et de la lecture n’est pas enclenché, de nombreux acteurs vont disparaître, d’autres vont devoir lutter pour seulement survivre ». Par ailleurs, ils estiment « le montant prévu de cinq millions d’euros apporté par le Centre national du livre tout à fait insuffisant » pour sauver la filière.

Le ministre de la Culture, Franck Riester a annoncé vendredi sur Twitter qu’il travaillait avec le ministre de l’Économie Bruno Le Maire « à un plan de soutien de la chaîne du livre en concertation avec l’ensemble des professionnels de la filière ». Il a promis des mesures « à la fin de la semaine ».

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