La moisson en termes de productions cinématographiques en France sur l’année 2020 reste une des plus faibles depuis dix ans. Une situation due à la crise du Coronavirus mais qui aurait pu être pire n’eut été les aides accordées au secteur.
Avec l’apparition du coronavirus et l’entrée en vigueur des mesures restrictives, l’heure est d’une façon générale à l’introspection. Ce moment aurait pu constituer pour les professionnels du septième art celui de l’éclosion en matière de production artistique. Mais faute de salles disponibles pour tourner, et de public pour les visionner, la production cinématographique a reculé l’année écoulée. Selon le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), la France a produit beaucoup moins de films en 2020 que sur les dix dernières années. Ainsi, 239 longs métrages seulement ont été enregistrés, soit une baisse de 20% par rapport à 2019.
Cette chute tient au manque de financements dont le secteur a souffert depuis le début de la crise sanitaire. Sans perspective fiable de réouverture à brève échéance des salles, les investissements dans le septième art se sont raréfiés. D’où un montant de 784 millions d’euros seulement consacrés aux films produits. C’est une baisse de 30% comparée à l’exercice précédent. L’écart est encore plus béant lorsque l’on se rappelle que les investissements dans le secteur cinématographique ont très souvent frôlé le milliard d’euros ces dernières années en France.
De fait, le groupe Canal+ par exemple n’a consacré que 76,64 millions d’euros au financement des films en 2020. Un chiffre en recul de 27,9 % comparé à 2019.
Un choc amoindri par les aides
Ces données publiées mardi 30 mars par le CNC témoignent d’une filière cinématographique à l’agonie, au grand bonheur des plateformes de streaming. Mais la situation aurait pu être pire sans l’injection dès les premiers mois de l’entrée en vigueur des restrictions sanitaires, d’un financement assez conséquent dans le secteur. Privés de tournage, les professionnels du cinéma ont très vite crié leur désarroi dans la foulée du confinement de mars 2020. Ce SOS a débouché sur la mise en place d’une aide de 100 millions d’euros financée à la fois par les autorités publiques et le secteur privé – les assureurs en l’occurrence – après concertation. Cette perfusion financière a permis de sauver le cinéma de la mort, avec la reprise du tournage de nombreux films qui était à l’arrêt, selon le CNC.