Ces Africaines qui ont tracé la voie à leurs paires

La journaliste béninoise Géraldine Faladé consacre un nouveau livre à quelques anciennes figures féminines qui se sont illustrées la plupart dans un contexte hostile, pour l’avancement de l’Afrique avant et après les indépendances.

Qui aurait cru que la première femme à présider le Conseil de sécurité des Nations unies venait d’Afrique ou encore que le célèbre saxophoniste nigérian Fela Kuti tient sa fibre militante de sa mère Funmilayo Ransome-Kuti ? Ces anecdotes et bien d’autres histoires mettant en exergue la lutte des femmes pour l’émancipation de l’Afrique ont été retracées dans un nouveau livre paru en août 2020 par Géraldine Faladé. L’œuvre intitulée fort opportunément « Turbulentes ! » est publiée aux Éditions Présence Africaine. Dans un exercice de rappel d’une histoire encore bien méconnue sur le continent, l’auteure revient en témoin privilégiée sur le parcours de 17 figures féminines et leurs contributions à l’Afrique.

Plus militantes que féministes

Ainsi sur 256 pages, Géraldine Faladé dresse le portrait de sa sœur Solange Faladé, première psychanalyste noire, de Thérèse Sita-Bella, première réalisatrice à avoir exercé en Afrique subsaharienne. D’autres noms moins connus sur le continent dont la Sénégalaise Carolyne Faye, sont évoqués dans ce livre dont l’un des mérites est sans doute d’avoir embrassé plusieurs profils à la fois. Des magistrats aux médecins sans oublier les enseignants. L’enseignement justement, c’est dans ce domaine que se sera fait remarquer Funmilayo Ransome-Kuti. Dans un pays alors sous protectorat britannique, la Nigériane née en 1900 n’a pas hésité à braver la domination coloniale pour sensibiliser ses paires à l’écriture et à la lecture de l’anglais.

À l’instar de Funmilayo Ransome-Kuti, les femmes réhabilitées à travers « Turbulentes » ont toutes en commun d’avoir porté l’Afrique aux côtés de leurs homologues masculins et parfois même à leurs dépens. À en croire l’écrivaine, il y avait chez elles, un fort attachement pour ce continent dont l’histoire a trop souvent occulté la contribution des figures féminines. « C’était plus du militantisme que du féminisme », fait-elle remarquer.

Un tome 2 en projection

Fille de Maximilien Faladé, personnage pionnier de la presse au Dahomey (ancien nom du Bénin), Géraldine Faladé a étudié le journalisme au Centre de Formation des journalistes rue du Louvre. Le fait d’être née en 1935 lui a permis de vivre de près la plupart des épopées africaines pour l’indépendance à travers son travail dans la presse que ce soit à Paris ou au Tchad quand elle s’y installe avec son époux en 1965. Turbulentes son deuxième livre après « Regards et paroles du soir (éd. Cauris) », devrait avoir un deuxième tome consacré aux pionnières de la partie anglophone du continent et à la jeune génération.

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