Le rappeur a choisi une enceinte musicale dont il est un des entrepreneurs pour publier l’acte 2 de son dernier album. Une initiative destinée selon ses dires, à lutter contre la tyrannie du streaming.
Kanye West ne fait jamais rien comme les autres. Le public s’attendait à découvrir le second volume de son dernier album, Donda, mardi 22 février comme convenu de longue date. Il a plutôt eu droit à une grande session d’écoute le jour indiqué à Miami en compagnie d’artistes de renom dont Alicia Keys et Pusha T. Mais cela n’est qu’un détail parmi les nombreux contre-pieds prévus par le rappeur d’Atlanta dans le cadre de cet album.
L’autre concerne la plateforme de sa diffusion au moment venu, et touche à la fois les mélomanes et les acteurs du streaming dans leur ensemble. Kanye West a en effet décidé de faire paraître l’opus uniquement sur Stem Player, un appareil connecté destiné à lire de la musique et développé par son entreprise Yeezy Tech en collaboration avec Kano Computing.
Un pactole
L’enceinte de forme circulaire est disponible depuis août 2021 dans la foulée du lancement de la première partie de Donda contre 200 dollars. Une petite fortune même pour les férus de la musique du rappeur désormais renommé Ye. Nombre d’entre eux se sont d’ailleurs plaints de la décision de l’artiste-entrepreneur mardi sur les réseaux sociaux. « Il s’agit de transformer la musique en quelque chose avec laquelle nous pouvons interagir », a rétoqué Alex Klein, cofondateur de Stem Player, cité par le Wall Street Journal.
Il reste à voir combien de personnes débourseront une telle somme pour Donda 2 dont l’acte 1 avait trôné en tête des classements du Billboard à sa sortie l’année écoulée.
Haro sur le streaming
Pour Kanye West, il s’agit d’un pied de nez adressé à Apple, Amazon, Spotify et autres YouTube réputés avares en commissions versées aux artistes. « Il est temps de libérer la musique de ce système oppressif« , a-t-il notamment écrit sur Instagram, pestant contre les 12% de commissions destinées aux artistes de la part de ces géants de la tech.
Ce n’est pas la première fois que ces derniers suscitent le boycott de leurs contributeurs ces dernières années. Ye les avait déjà blacklistés en 2016 lors de la sortie de son album « The Life of Pablo » au profit de Tidal, plateforme alors détenue par Jay-Z. D’autres artistes tels que Taylor Swift ou encore Beyoncé ont également fait de même afin de maximiser leurs revenus.