Au Mali, les élèves ont repris le chemin de l’école ce lundi, après trois mois de vacances. Mais, tous n’ont pas eu cette chance. Certains enfants sont restés à la maison. En cause, la pauvreté de leurs parents et l’insécurité dans le pays. Aliou Diallo, philanthrope malien à l’origine de la Fondation Maliba, alerte sur cette situation déplorable.
Au Mali, la rentrée scolaire 2023-2024 a eu lieu le lundi 2 octobre. Pour marquer le moment, le Premier ministre Choguel Kokala Maïga s’est rendu au lycée Ba Aminata Diallo à Bamako pour constater la reprise effective des cours. Si la plupart des élèves étaient présents pour la photo souvenir, plusieurs n’ont pas pu retrouver, ailleurs dans certaines parties du Mali, le chemin des classes ce jour. Selon l’Unicef, plus de 1.500 écoles sur les 9.000 du Mali étaient fermées ou ne fonctionnaient pas correctement ce lundi.
Un demi-million d’enfants pas scolarisés
La faute à la pauvreté, car de nombreux parents manquent de moyens financiers pour scolariser leurs enfants. Il y a aussi l’insécurité chronique dans le pays, surtout ces dernières semaines. En effet, les combats ont repris entre l’armée nationale (FAMA) et les différents groupes rebelles Touaregs, tandis que les terroristes intensifient leurs assauts. Conséquence : les écoles ferment par prudence ou en raison de dommages. Au total, un demi-million d’enfants n’ont pas pu reprendre les cours au Mali cette semaine. Principalement dans les zones centre et nord (Ménaka, Tombouctou, Gao, Mopti, Ségou, Koulikoro, etc.). Certains enseignants affectés ont également préféré se mettre à l’abri.
Toujours triste de voir des classes fermées
Meurtri par cette situation, le philanthrope malien Aliou Diallo a adressé un message d’espoir aux élèves réfugiés ou confrontés au manque de moyen de leurs parents. « En ce jour de rentrée scolaire, j’ai une pensée forte pour eux. C’est toujours triste de voir des classes fermées », a indiqué le président de la Fondation Maliba. L’homme d’affaires demande aux autorités de la Transition de ne jamais accepter qu’une importante frange de la jeunesse malienne soit privée d’éducation. Et donc de la possibilité d’apprendre et d’acquérir des valeurs républicaines.
L’éducation, une priorité parmi les priorités
« Les cadres de demain sortiront de nos écoles. Faisons en sorte que l’éducation de nos enfants soit une priorité parmi les priorités » a-t-il martelé. Aliou Diallo, pour qui l’école doit être l’affaire de tous, a rappelé ses engagements en faveur de l’école au Mali. Il rappelle à juste titre sa médiation auprès des enseignants grévistes en août 2021 pour l’instauration d’un climat apaisé dans le milieu scolaire.
Distribution de kits scolaires et octroi de bourses d’études
Le président d’honneur de la fondation Maliba finance également la réhabilitation et la construction des salles de classe partout au Mali. Il octroie également des bourses d’études pour l’étranger aux élèves les plus méritants. En outre, son association distribue des kits scolaires aux élèves de plusieurs établissements, à l’occasion de la rentrée scolaire. Mieux, elle aide les familles à augmenter leurs revenus en permettant aux femmes de réaliser leurs projets. Elle équipe aussi les coopératives en matériel de production et forme les femmes à la fabrication de savons pour le commerce.
Un plan Marshall pour l’éducation nationale
Pour en faire davantage, Aliou Diallo a l’intention de se présenter à l’élection présidentielle prochaine, un scrutin cependant repoussé une nouvelle fois par les autorités de la transition au Mali. Le PDG d’Hydroma a préparé un plan Marshall pour la reconstruction et la refondation du Mali. Ce programme ambitieux consacre un important volet à l’éducation nationale. Il prévoit principalement la construction d’écoles et d’universités à travers tout le pays pour repousser l’obscurantisme et le terrorisme.