La célèbre compagnie Cirque Plume devrait exécuter un dernier tour de piste à Besançon, du 14 octobre au 5 décembre, si le coronavirus le veut bien. Elle a dû faire face à l’annulation de nombreuses représentations à cause de la pandémie, alors que ses fondateurs avaient préparé une sortie en beauté depuis 2015.
Soixante-dix dates annulées au total
Depuis 2015, la compagnie Cirque Plume prépare la retraite, qui devait intervenir cette année avec une série de représentations. Mais la pandémie du coronavirus a partiellement gâché la fête. « On a tout décidé dans notre vie : notre style, notre éthique, même notre départ, 5 ans à l’avance et c’est finalement le coronavirus qui aura le dernier mot sur la mise en scène de notre sortie », constate ironiquement Bernard Kudlak, directeur du Cirque Plume.
En effet, après une première représentation du 24 au 9 février 2020 à Marseille, les fondateurs de la compagnie circassienne ont vu soixante-dix dates annulées les unes après les autres. Il y a eu d’abord celles du Théâtre de Caen (13 au 29 mars 2020) et du Centre Culturel de la Ville d’Illkirch-Graffenstaden (14 avril au 9 mai 2020). Puis celles du Cirque-Théâtre d’Elbeuf (26 mai au 6 juin 2020) et de la Saline Royale à Arc-et-Senans (4 au 29 août). Il ne reste donc plus que le rendez-vous de Besançon, là où la compagnie est née en 1984. Mais il faudra croiser les doigts pour que la situation sanitaire s’améliore. Ce qui n’est pas gagné avec notamment une nouvelle explosion de cas chez les voisins espagnols.
Trente-six ans de carrière et plus de 3500 représentations
« Nous redoublons d’énergie pour pouvoir retrouver notre public à Besançon du 14 octobre au 5 décembre, mais pour le moment nous n’avons aucune visibilité », reconnait le cofondateur de la compagnie circassienne. Chaque automne, près de 50.000 curieux se retrouvent à Besançon pour admirer les sauts périlleux des acrobates francs-comtois. Cette année, ce chiffre risque de baisser fortement si la crise sanitaire n’évolue pas dans le bon sens. « Pour ne pas que les spectateurs se touchent dans le public, il faudrait seulement 160 personnes sous notre chapiteau qui en accueille habituellement 980. En termes de recettes, c’est impossible », précise Bernard Kudlak. Aussi, une telle affluence sera déplorable pour une sortie de piste après 36 ans de poésie vivante et plus de 3500 représentations en France et dans le monde entier.
« Tout a un début et une fin »
S’il est un brin nostalgique du parcours de sa troupe et déçu de la situation actuelle, Bernard Kudlak veut bien passer le flambeau : « Place aux jeunes ! Tout a un début et une fin, notre carrière aussi, il faut l’accepter », philosophe-t-il. En attendant Besançon, les acrobates organisent actuellement l’exposition « Le Cirque Plume, l’éternité du saut périlleux ». Une immersion dans l’univers poétique des circassiens de la Compagnie.