Coronavirus : un nouvel appel pour sauver la maison natale de Colette menacée de fermeture

La maison de Colette à à Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne).

 

Malgré son sauvetage en 2011 par le ministère de la Culture sous Frédéric Mitterrand, et son ouverture au public en 2016, la maison natale de Colette est à nouveau menacée par une fermeture en raison du manque à gagner lié à la crise du coronavirus. Un appel est donc lancé par l’association qui la gère, afin de la sauver.

La ruine guette-t-elle à nouveau la maison de Colette ? Elle avait été rachetée et sauvée de l’oubli en 2011 grâce à un formidable élan de solidarité, mené par la mobilisation de Carole Bouquet, Mathieu Amalric, Arielle Dombasle et le ministre de la Culture d’alors, Frédéric Mitterrand, entre-autres. Et c’est en 2016, qu’elle a été ouverte avec soulagement au grand public. Alors qu’on croyait la maison-musée tirée d’embarras, la crise sanitaire du coronavirus est apparue pour remettre tout en cause.

« En 2016, on s’était dit: ça y est, elle est sauvée. Aujourd’hui, on a l’impression que c’est le rocher de Sisyphe. On ne s’est pas battu pendant dix ans pour que tout soit détruit en quelques mois. Ce serait dommage, tout ça pour des montants qui me paraissent raisonnables », s’inquiète Frédéric Maget, directeur de la maison-musée. Depuis le déconfinement, les portes ont été rouvertes, mais la règle des 4 m2 minimum d’espace par personne, pour raison sanitaire, oblige la maison à refuser du monde et à n’accepter que la moitié des visiteurs qu’elle peut accueillir. « Il nous faut 15 à 17.000 visiteurs par an pour être rentable. Et encore tout juste », confie Frédéric Maget.

Une subvention de 20à 30 000 euros par an pour tenir

Le responsable craint à présent une fermeture à l’instar de la maison de Jane Austen, en Angleterre car « Ce n’est pas économiquement viable. Le déficit est de 60.000 euros ». Pour « tenir », l’association qui la gère sans aide de l’Etat, demande une subvention « de 20-30.000 euros par an ». M. Maget assure qu’« aucun lieu ne fonctionne comme [eux] à 100% en autofinancement : ce n’est pas tenable ».

La région Bourgogne-Franche-Comté a déjà promis que « La maison de Colette bénéficiera d’une aide », mais le montant reste à établir, assure-t-on. Quant au département de l’Yonne, il pourrait verser 20.000 euros d’avance remboursable et « envisager une subvention exceptionnelle » d’un montant non encore déterminée. Cependant, le département ne veut « pas installer cette subvention dans la durée ».

La maison Colette comme il y a un siècle

Sidonie-Gabrielle Colette a vécu les 18 premières années de sa vie dans cette maison située dans le village de Saint-Sauveur-en-Puisaye (Yonne). En 1891, sa famille, sans le sou, a dû vendre la maison. « Colette ne se remettra jamais de ce départ », rappelle M. Maget. Elle décèdera à Paris en 1954, non sans avoir écrit sur une lithographie jaunie de la maison : « J’aimerais bien aussi y mourir », confie-t-il. D’après le directeur de la maison-musée, « Tout est recréé selon les textes » : du mobilier d’origine, le reste reconstitué très fidèlement, tel que décrit par l’autrice, jusqu’aux livres de la bibliothèque, placés dans l’ordre où ils étaient alors.

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